Répression

Le directeur des prisons du Salvador sanctionné par les États-Unis

Sous la présidence discutée de Nayib Bukele, Osiris Luna Meza aurait pactisé avec les gangs. Un synonyme de corruption, pour les États-Unis.

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Sous la présidence discutée de Nayib Bukele, Osiris Luna Meza aurait pactisé avec les gangs pour obtenir la paix. Un synonyme de corruption, pour les États-Unis.

Les États-Unis viennent de sanctionner Osiris Luna Meza. Il s’agit du directeur des centres pénitentiaires salvadoriens. L’homme est donc en charge, entre autres, du CECOTcentre de confinement du terrorisme »). La prison la plus célèbre du pays abriterait près de 40 000 détenus.

Les États-Unis accusent Osiris Luna Meza de négocier avec les gangs du Salvador. Ceux-ci sont à l’origine d’une vague de violence chez l’Oncle Sam. La Mara 18 et le MS-13 y sont particulièrement pointés du doigt, leur narcotrafic participant à la crise des opioïdes.

Pour limiter les dégâts des deux organisations, Meza et Bukele offriraient de meilleures conditions carcérales. En échange, les gangs s’engagent à réduire le nombre d’homicides. Le duo aurait aussi soutenu la campagne du chef de l’état, financièrement et par la force.

Une paix négociée, mais à quel prix ?

Ces dernières années, le Salvador aurait arrêté près de 85 000 personnes. Objectif : lutter contre les gangs Mara 18 et MS-13, qui gangrénaient le pays jusqu’alors. Auparavant, la région enregistrait l’un des pires taux d’homicide par habitant dans le monde.

Désormais, le pays se targue au contraire d’être devenu le plus sûr d’Amérique latine. Ce que les chiffres tendent à prouver. Mais pour parvenir à de tels résultats, les associations de défense des droits de l’homme accusent le gouvernement. Des centaines d’innocents seraient ainsi victimes de la politique autoritaire de l’administration Bukele.

Il y suffirait d’être tatoué ou dénoncé pour finir enfermé, souvent sans procès équitable.

L’actuel ministre de la Justice, Gustavo Villatoro, se charge de développer ce programme. Au total, on estime que près de 100 000 prisonniers peuplent aujourd’hui les prisons du Salvador. Soit… 2 % de la population du pays, qui compterait un peu moins de 7 millions d’habitants.

Les sanctions des États-Unis ne sont pas toujours effectives

Les États-Unis sanctionnent des personnes ou des juridictions, de différentes manières. Concernant les individus, le pays retient notamment des mesures financières à leur encontre. Souvent, ce sont aussi des restrictions de visa qui sont appliquées.

Récemment, nous avons d’ailleurs appris que des membres haut placés du cartel del Noreste sont aussi sous le coup de sanctions. Les criminels visés, Miguel Angel de Anda Ledezma et Ricardo Gonzalez Sauceda, n’ont ainsi plus accès à d’éventuelles propriétés aux États-Unis.

Il est cependant encore difficile de savoir si les sanctions pourront limiter le pouvoir d’Osiris Luna Meza au Salvador. Dans de nombreux cas, les mesures américaines sont d’ailleurs facilement contournées. Les trafics d’armes internationaux changent de pays, quand la Russie copie les entreprises qui quittent ses frontières (Ikea, McDonald’s, Starbucks…).

Les entrevues carcérales entre des chefs de gang et Osiris Luna Meza pourraient toutefois lui coûter cher. Ses actifs sont également gelés aux États-Unis. Par ailleurs, le pays accuse également sa mère d’avoir participé à ce pacte secret avec les gangs.

crédit de l’image à la une de cet article : © Unsplash / Robert Klank

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