certains cristaux en forme d'aiguille rappellent le nom de la version "needle" appréciée des consommateurs (photo issue du darknet)
L’OFDT (Observatoire français des drogues et des tendances addictives) vient de publier une nouvelle analyse du marché de la kétamine en France. On y apprend notamment que la drogue y serait de plus en plus populaire.
Ceci s’explique par des facteurs sociétaux et financiers, qui se rapprochent des causes liées à la propagation d’autres drogues dans le pays. Pour y voir plus clair, faisons donc le point sur les données les plus importantes de ce nouveau rapport.
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Un prix en baisse
Tout d’abord, il faut savoir que le tarif de la kétamine est à la baisse sur le marché noir. Ainsi, le gramme de cristal ou de poudre est passé de 50 € à 30 € environ, en l’espace d’une quinzaine d’années seulement.
Des chiffres qui rappellent forcément ceux de la cocaïne, deuxième drogue la plus populaire dans l’Hexagone après le cannabis. Celle-ci n’y coûte désormais plus que la moitié du prix qu’il fallait débourser pour s’en offrir il y a 30 ans.
De sérieuses conséquences sanitaires ?
Le rapport, rédigé par Clément Gerome, précise aussi que les « conséquences sanitaires problématiques engendrées par des consommations importantes de kétamine« ont gagné en visibilité.
Une affirmation que nous sommes en mesure de confirmer. En effet, à la fin des années 2010, les médias généralistes connaissaient encore très mal la kétamine. Mais la croissance de sa popularité dans le milieu de la nuit a rapidement fait couler de l’encre. Si bien que les médias, plus nuancés que les usagers, se sont davantage penchés sur les risques de la kétamine pour la santé.
Pour rappel, en cas d’usage récréatif répété, la kétamine peut endommager les reins. La molécule peut même réduire la taille de la vessie, faisant écho aux récents déboires d’Elon Musk en la matière.
Fin 2019, le retour de la kétamine en pharmacie
Le rapport compile les données de plusieurs études et rappelle que la kétamine est disponible sur ordonnance depuis plus de 5 ans.
Les médecins peuvent ainsi prescrire le médicament, sous forme de spray nasal, pour lutter contre la dépression résistante. On la qualifie de la sorte lorsque celle-ci persiste, même après avoir mis en place les traitements usuels.
La kétamine est aussi appréciée des fêtards pour sa capacité à limiter l’anxiété. Il s’agit d’un dissociatif, pouvant être à l’origine d’une décorporation.
Moins de 25 ans
Pour finir, le document met en lumière une « banalisation » de la kétamine chez les plus jeunes, en milieu festif. L’argument est sérieux et provient directement d’un intervenant en RDR (réduction des risques). Les associations dédiées tiennent des stands pour informer ou secourir, notamment en teknival.
Des conséquences sanitaires plus visibles sont notamment rapportées chez les « moins de 25 ans » . On parle bien évidemment ici du fameux k-hole, où l’usager perd le contrôle de son corps. Il se dissocie, à cause d’une surdose. Une expérience de mort imminente peut y survenir. Un effet apprécié des consommateurs avertis, lorsque la surdose est volontaire, mais qui, lors de la première prise, peut immédiatement sevrer de par sa violence.
La kétamine est classée comme stupéfiant et illégale à la consommation dans un cadre récréatif, en France.
