Klaus Barbie est surtout connu pour avoir traqué les résistants. Il a torturé Jean Moulin lors de sa résidence à Lyon.
C’est une onde de choc pour le public européen comme sud-américain. Le nazi Klaus Barbie est accusé d’avoir permis aux cartels de la drogue de progresser dans les années 1970. Il aurait notamment travaillé main dans la main avec Pablo Escobar, par le biais de Roberto Suárez Goméz.
C’est Roberto Suárez Goméz, surnommé le « roi de la cocaïne« , qui aurait sollicité Klaus Barbie. Objectif : que ce dernier devienne son responsable de la sécurité. Le Der Spiegel rapporte que, sans lui, les cartels de la drogue sud-américains n’auraient jamais connu un tel succès.
La communion entre les Nazis et les cartels n’est pas inédite
Cette affaire n’est bien évidemment pas sans rappeler le parcours de Carlos Lehder, cofondateur du cartel de Medellín. Il est originaire lui aussi d’Allemagne et partageait des convictions politiques similaires face au judaïsme. Son principal exploit résidant dans l’installation d’une plaque tournante du trafic de cocaïne, à Norman’s Cay. L’île des Bahamas accueille désormais de riches touristes.
De nombreux Nazis ont fui le Troisième Reich pour se réfugier en Amérique du Sud, après la Deuxième Guerre mondiale. Parmi ceux-ci, on se rappelle également d’Adolf Eichmann, proche du Führer retrouvé en Argentine par le Mossad. Il sera finalement froidement exécuté après un procès organisé en Israël.
Klaus Barbie, démasqué par un journaliste français
Après avoir rejoint les services secrets américains, Klaus Barbie coulait une retraite paisible en Bolivie. Sur place, il est connu pour avoir également conseillé le gouvernement. Aujourd’hui, les autorités locales sont d’ailleurs peu regardantes sur la consommation de drogue, comme le prouve le bar à cocaïne Route 36.
Klaus Barbie sera finalement traqué puis identifié par le journaliste Ladislas de Hoyos. Ensuite, un procès suivra son rapatriement en France. Un tribunal le condamnant à une peine de prison à perpétuité pour crime contre l’humanité.
Klaus Barbie avait notamment marqué les esprits par un regard « inoubliable », reconnu par ses victimes au tribunal. On lui impute le décès de Jean Moulin, même s’il assure que ce dernier s’est suicidé.
Klaus Barbie est décédé en 1991, à 77 ans. Il aurait déporté plus de 14 000 victimes dans les camps de concentration nazis.
