Sali Berisha accuse le gang de Troplini d’avoir influencé les résultats des dernières élections. Le chef de l’opposition albanaise n’avait alors remporté que 46,5 % des sièges au Kuvendi. Il s’agit du parlement monocaméral du pays des aigles.
Face à cet ancien cardiologue d’Enver Hoxha, le parti socialiste d’Edi Rama remportera 74 sièges lors du scrutin. Mais l’actuel premier ministre est lui aussi soupçonné de corruption. En outre, il est accusé de dérives autoritaires. Reporters sans frontières rapporte par ailleurs un coup sérieux porté à la liberté de la presse dans le pays.
Des accusations à prendre au sérieux ?
Ces nouvelles affirmations de Sali Berisha sont rapportées par le média d’investigation CNA. Le gang que l’élu qualifie de « cartel », quant à lui, reste relativement peu connu par-delà les frontières albanaises.
On sait cependant, toujours selon CNA, que le gang de Troplini contrôlerait le port de Durrës. C’est le plus important d’Albanie avec accès à la mer. Sur place transiteraient notamment des quantités massives de cocaïne.
Ceci n’est pas sans faire écho à de récentes affaires de narcotrafic, relatées jusqu’en France. Plusieurs criminels liés au gang de Troplini sont d’ailleurs sous les verrous suite à une action conjointe des autorités croates et italiennes.
Politique et narcotrafic font souvent bon ménage
Selon les observateurs internationaux, la réélection d’Edi Rama serait par ailleurs entachée de forts soupçons de clientélisme. Une pratique qui peut certes être légale, mais qui pourrait aussi favoriser la corruption. La mafia albanaise n’en serait pas à son coup d’essai.
À l’étranger, de nombreux officiels se sont déjà vus condamnés pour de tels faits. Il y a peu, nous rapportions par exemple le cas de l’ancien chef de la sécurité du gouvernement mexicain. Genaro García Luna est désormais en prison aux États-Unis, endetté à hauteur de plusieurs milliards de dollars.
De leur côté, les principaux narcotrafiquants albanais peuvent encore compter sur de sérieux alliés. Parmi ceux-ci, on retrouve Los Choneros (Équateur), la Camorra (Italie) ou encore le clan del Golfo (Colombie). Autant de groupes armés dopés par une recrudescence de la consommation de cocaïne en Europe, ces dernières années. La drogue y est la deuxième la plus populaire, derrière le cannabis.
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