L’app de streaming Spotify est « accusée » d’avoir hébergé des podcasts évoquant la drogue. Le sénat des États-Unis veut des réponses.
On savait déjà que Spotify a supprimé des podcasts évoquant opioïdes et stimulants. Mais pour le parlement des États-Unis, ce n’est apparemment pas suffisant. C’est ce que révèle la chaîne d’information en continu CNN, en se basant sur une lettre inédite.
Le document, transmis par la sénatrice Maggie Hassan à Spotify, demande des explications. Spotify est ainsi priée de fournir davantage de détails sur l’affaire. L’élue souhaite notamment en savoir plus sur les revenus potentiels générés par les contenus visés. En outre, celle-ci souhaite connaître le nombre d’utilisateurs qui les ont écoutés.
Que reprochent les législateurs à Spotify ?
Si le sujet fait tant couler de l’encre, c’est avant tout par souci de santé publique. On sait en effet que la crise des opioïdes touche durement les États-Unis, depuis près de 10 ans. Sur place, les overdoses se comptent ainsi par dizaines de milliers chaque année. Principal responsable : le fentanyl, importé par des organisations mexicaines comme le cartel de Sinaloa.
Maggie Hassan précise ainsi :
« too many parents have experienced the unimaginable pain of losing their child ».
Une affirmation touchante et juste. Surtout quand on sait que Xanax, Percocet, Oxycontin ou encore hydrocodone ont été mises en avant par Spotify. Des médicaments normalement distribués exclusivement sur ordonnance. À haute dose, leur consommation peut être fatale, malgré des effets anxiolytiques ou sédatifs appréciés.
Spotify doit répondre rapidement
Selon CNN, les officiels américains demandent à Spotify de répondre à cette lettre d’ici le 12 juin. Une requête qui n’est bien sûr pas sans rappeler l’audition fictive de Daniel Ek dans la série The Playlist. Le dirigeant de la plateforme de streaming y était entendu devant le sénat.
Cette production met en lumière l’ascension de Spotify et de son fondateur au cœur du marché du streaming. Daniel Ek avait créé l’entreprise en 2006. Il s’est depuis illustré dans un combat féroce contre les géants du secteur, dont Apple.
Pensez-vous aussi que les sénateurs américains doivent intervenir dans ce nouveau dossier, confortant le tabou des drogues ? Ou devrait-ils plutôt souligner les avantages de l’information cross-plateforme face à la répression ? À l’heure où les débats autour de la dépénalisation font la une, la question n’est pas évidente.