Les « salles de shoot » rendraient les rues plus propres. Mais celles-ci risquent de disparaître…
Plusieurs élus ont tenu une conférence de presse au Sénat pour interpeller l’administration Macron. Durant la rencontre, les édiles ont tiré la sonnette d’alarme : les « salles de shoot » sont en danger. Et pour cause : d’ici à la fin de l’année, leur expérimentation touche à sa fin. Il n’existe ainsi pas de loi pour encadrer ces lieux dédiés à la prévention et à la réduction des risques.
Dans les salles de consommation à moindre risque, du personnel formé vient en aide aux usagers dépendants. Il est notamment possible de s’y fournir en seringues propres. De cette manière, l’initiative vise à réduire le risque de transmission de maladies. Mais ce n’est pas son seul avantage.
Les salles de shoot convainquent le grand public
Selon des chiffres partagés par Public Sénat, rien qu’à Paris, plus de 80 000 consommations par an sont enregistrées dans les salles de consommation à moindre risque. La maire du Xe arrondissement, Alexandra Cordebard, précise par ailleurs que le nombre de seringues ramassées dans la rue a baissé. Celui-ci aurait ainsi été divisé par 10 en seulement 6 ans, environ.
En outre, les salles de shoot seraient globalement bien acceptées par les riverains. En France, les coffee shops sont pourtant toujours interdits. Ces établissements permettent de consommer du cannabis sur place, en toute légalité. On en retrouve par exemple à Barcelone ou à Bangkok.
Un soutien chez le gouvernement
La bonne nouvelle, c’est que le Minisitre chargé de la santé a déjà clarifié sa position. Il est pour le maintien de ces salles. Yannick Neuder, de son nom complet, est cardiologue. En fonction depuis fin 2024, le médecin a récemment annoncé la création d’un observatoire pour lutter contre la désinformation en matière de santé. Une promesse clé, quand on sait que la vérité est souvent absente du débat autour de l’addiction.
D’autres projets sont aussi soutenus par le service public, comme les associations de réduction des risques (RDR). Celles-ci investissent notamment les free parties pour y distribuer des « roule ta paille ». Ces carnets de petites feuilles en papier servent à concevoir des pailles jetables. Il s’agit d’un bon moyen de limiter les risques de propagation de virus lors de l’inhalation de cocaïne, de speed ou de kétamine.