Le pronostic vital d’un attaché parlementaire est engagé, à l’heure où nous écrivons ces lignes. Le 3-MMC semble impliqué dans cette affaire.
Un assistant parlementaire est entre la vie et la mort. Pris en charge par les urgences ce week-end, il aurait consommé du 3-MMC. Il s’agit d’une drogue de synthèse relativement récente, qui offre des propriétés euphoriques mais aussi stimulantes.
Analogue de la méphédrone, le 3-MMC avait déjà fait la une récemment à l’Assemblée nationale, aux côtés de la cocaïne. Et pour cause : c’est ce produit que venait d’acheter Andy Kerbrat lors de son arrestation. Le député n’est pas le seul à consommer ; c’est aussi le cas de l’humoriste français Pierre Palmade (Le Grand Restaurant).
Plusieurs overdoses le même jour en plein Paris
Selon des chiffres partagés par nos confrères chez Le Parisien, ce sont pas moins de 4 overdoses que les urgences de la Ville lumière ont recensées en 24 h. Dans le lot, le journal incrimine aussi le GHB. Une bouteille de la fameuse « drogue du viol » se trouvait en effet à côté d’une des victimes.
On sait cependant que ce liquide est, en réalité, bien moins fréquent que son cousin le GBL, dans le milieu de la nuit. La confusion vient du fait que le GBL se transforme en GHB après ingestion. Une information cruciale dans le cadre d’une enquête. Pourtant, les médias généralistes ne s’en font que très rarement l’écho. Le tabou des drogues subsiste donc, aux risques et périls de la population.
En France, rappelons tout de même que le nombre d’overdoses recensées dans la presse ne dépasse pas les quelques dizaines par an. Contre plus de 80 000 aux États-Unis, le pays subissant de plein fouet la crise des opioïdes. Sur place, on compte environ 5 fois plus d’habitants que dans l’Hexagone.
Le Marais, lieu incontournable des soirées LGBT
Samedi matin, trois des victimes, masculines, sortaient tout juste d’un établissement de nuit installé dans le XIe arrondissement de Paris. Or, on sait que c’est dans ce quartier nocturne, Le Marais, que se réunit notamment la communauté gay.
Le GHB est particulièrement prisé des relations homosexuelles. La drogue est en effet connue pour son effet désinhibiteur, et peut augmenter drastiquement la libido. Le 3-MMC, lui aussi, figure parmi les drogues privilégiées pour le chemsex, procurant de l’endurance.
Si les accidents sont nombreux avec le GHB, c’est car son dosage est synonyme de calculs méticuleux. Les usagers doivent ainsi penser à noter l’heure de chaque prise. Il s’agit alors d’attendre 60 minutes avant de consommer de nouveau, si la première dose n’a pas fait l’effet escompté. Autrement, le risque de surdose est très difficile à contrôler.
Le GHB est illégal et sa détention est passible d’une amende. Quant au 3-MMC, ses conséquences sur la santé sont encore mal connues, mais on rapporte déjà des cas de dépendance.
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