Lors d’une nouvelle conférence, le fondateur de Silk Road, Ross Ulbricht, plaide en faveur d’un meilleur système carcéral pour les prisonniers. À la tête de sa marketplace sur le darknet, il avait engrangé près de 13 millions de dollars. Et ce, principalement grâce au narcotrafic. Sur la plateforme, on pouvait acheter de nombreuses substances comme le cannabis ou la cocaïne.
Le FBI arrêtera Ross Ulbricht en 2013, mettant fin à la disponibilité de Silk Road. Condamné à la prison à vie, il passera plus de dix ans derrière les barreaux, avant d’être finalement gracié par Donald Trump.
Lors du FreedomFest, Ross Ulbricht revient ainsi sur les difficiles conditions d’incarcération des prisonniers. Dans son plaidoyer, il rappelle l’importance de la clémence. Notamment envers les criminels qui ne représentent plus un danger pour la société.
De nombreux barons du darknet terminent en prison
Ross Ulbricht n’est pas un cas isolé. Il y a tout juste quelques jours, nous nous faisions d’ailleurs l’écho d’un autre market majeur saisi par les autorités sur le darknet. Son administrateur est depuis sous les verrous, comme d’autres avant lui. Pourtant, ce n’est pas toujours la meilleure des solutions.
En prison, les barons de la drogue peuvent ainsi côtoyer d’autres talents dans le domaine. Quand ils ne continuent pas tout simplement à gérer leur empire depuis leur cellule.
D’autres modèles existent pourtant, comme en Scandinavie où le système favorise la réinsertion plutôt que la punition. À l’inverse, au Salvador ou en France, la justice y préfère des quartiers de haute sécurité plus efficaces pour limiter contre l’emprise des narcotrafiquants, mais les déshumanisant. Ce que dénonce également Ross Ulbricht, dans son discours.
Les consommateurs aussi jetés en prison
Pour Ross Ulbricht, les durs « traite[ments] » réservés aux prisonniers « révèle[nt] » la véritable nature de notre société. Une déclaration qui résonne aussi pour de nombreux prisonniers condamnés pour simple consommation de drogue.
Ceux-ci sont encore souvent privés de liberté sur simple dénonciation, comme en Asie du Sud-est ou dans certains pays arabes. Dans certains cas, comme en Iran ou en Arabie saoudite, les autorités punissent même des affaires de drogue avec la peine de mort.
Plus de 300 millions de personnes consommeraient des drogues illégales dans le monde (chiffres Statista). Soit près de 4 % de la population mondiale, même si ces chiffres restent des estimations. Aujourd’hui, les accompagnements pour lutter contre la dépendance sont toutefois rares à l’échelle globale, au bénéfice du tabou et de la répression.