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Répression

Guyane : indignation face au nouveau « bagne » de Gérald Darmanin

L’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin veut enfermer les trafiquants de drogue en Guyane. Une proposition qui ravive la mémoire des bagnes.

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L’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin veut enfermer les trafiquants de drogue en Guyane. Une proposition qui ravive la mémoire des bagnes.

« Colère », « sans considération » ou encore « bond en arrière ». C’est par ces mots que les Guyanais ont réagi suite à la récente annonce ubuesque de Gérald Darmanin. L’ancien ministre de l’Intérieur souhaite ouvrir une nouvelle prison de type « supermax« , dans la jungle.

Celle-ci, qui n’est pas sans rappeler le CECOT du président salvadorien, accueillera les narcotrafiquants. Il n’en fallait pas plus pour que le souvenir des bagnes guyanais fasse son retour sur le devant de la scène. Ces prisons, abolies au siècle dernier, sont synonymes de travaux forcés.

Des conditions de détention effroyables ?

Les conditions de détention de ce quartier de haute sécurité (QHS) seraient particulièrement cruelles. Le concept se rapprocherait ainsi de celui de Condé-sur-Sarthe. Sur place, les autorités séquestrent Mohamed Amra en isolement total. Surveillé en permanence, le détenu ne peut sortir de sa cellule qu’une heure par jour.

Pour rappel, la Cour européenne des droits de l’homme précise pourtant :

« une brève durée d’exercice en plein air limitée à une heure par jour est un facteur aggravant la situation du requérant qui est confiné dans sa cellule le reste du temps, sans aucune liberté de mouvement ».

Au-delà des narcotrafiquants, la Guyane pourchasse également les orpailleurs illégaux. Ceux-ci nuisent à l’environnement. En effet, la recherche d’or sauvage rejette du mercure dans le sol et les rivières.

La cocaïne guyanaise ou provenant du Surinam est aussi très prisée des Européens, pour sa qualité. Mais là encore, sa production est à l’origine d’une véritable catastrophe écologique. Les trafiquants reversent ainsi des centaines de litres d’essence (kérosène) dans la forêt tropicale.

En Guyane, le narcotrafic perdure

Dans ce nouveau QHS, Gérald Darmanin souhaite enfermer les trafiquants de drogue les plus dangereux. Loin de faire l’unanimité, cette promesse pourrait combattre le marché noir à destination du continent.

Selon les autorités locales, on retrouve ainsi des mules dans l’intégralité des vols guyanais pour Paris. Le rôle de ces « passeurs » consiste à transporter la drogue à destination de l’Hexagone. Il s’agit souvent de cocaïne, ingérée sous forme d’«olives» pour ne pas être détectée lors de fouilles.

Les olives sont de petites capsules enrobant la poudre blanche avec plusieurs couches de cellophane. Parfois, les mules en avalent plusieurs dizaines, totalisant des centaines de grammes de produit de plus en plus pur. Le risque ? Que l’enveloppe se fracture, libérant alors la drogue et occasionnant une overdose mortelle.

Pour lutter contre ce trafic, les forces de l’ordre sélectionnent aléatoirement des passagers. Les voyageurs concernés, souvent totalement innocents, ne peuvent alors pas embarquer. Cette méthode serait plus rapide que des contrôles manuels et plus ciblés !

Pour rappel, la cocaïne est un produit recherché pour maximiser ses performances. La molécule coupe ainsi la faim, et atténue la sensation de fatigue. Mais le risque d’addiction est grand, et les conséquences néfastes sur la santé ne sont pas rares. Les consommateurs s’exposent au vieillissement prématuré de leurs neurones, ou à une rhinorrhée chronique.

crédit de l’image à la une de cet article : © Unsplash / engin akyurt

Éditeur de Kanard. Journaliste tech durant 10 ans. Hôte d'événements centrés autour de la musique électronique depuis 2015.

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