Membre de l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), l’Iran y accentue son influence antidrogue. Le pays l’a confirmé lors d’un entretien avec les autres agences gouvernementales de lutte contre le narcotrafic.
Mohammad Narimani, ponte de la stratégie punitive perse, est au cœur de ce dossier. À la tête des relations internationales du DCHQ (Drug Control Headquarters), il invite les autres pays membres à supporter sa cause.
Leur implication pourrait être dramatique, car on sait que les affaires de drogue peuvent être synonymes de peine de mort en Iran. Des centaines de cas sont ainsi recensés chaque année, dans le pays. L’alcool, lui aussi, y est illégal et s’écoule sur le marché noir à la façon des dealers de stupéfiants.
Inde, Chine et Russie à la manœuvre
Parmi les membres de l’OCS, on retrouve donc l’Iran, mais aussi la Chine, la Russie et l’Inde. Autant de pays où la répression n’est pas en reste, et où la peine capitale est toujours en vigueur. Le pays de Vladimir Poutine ne la pratique cependant plus depuis près de trente ans.
La Chine, pour sa part, se présente aujourd’hui comme le principal fournisseur des précurseurs du fentanyl. Ces substances participent très largement à la crise des opioïdes aux États-Unis.
En Russie, c’est la krokodil qui fait des ravages. À base de désomorphine, cette drogue est un autre opioïde dont la nomenclature fait référence à ses effets destructeurs. Les consommateurs voient ainsi leur peau se craqueler en nécrosant, d’où le nom de la substance.
À quoi ressemble cette alliance antidrogue ?
Concrètement, l’Iran demande aux pays membres de l’OCS de l’épauler sur le plan politique, économique et sécuritaire. Mais pour la République islamique, il est aussi question de santé publique. Ici, Mohammad Narimani rappelle notamment la création d’un centre de désintoxication dans le pays.
L’Inde conservatrice, de son côté, pourrait mettre à profit son expérience solide en matière de saisies. Sur la péninsule, celles-ci sont quotidiennes. Mais l’Iran semble omettre une stratégie cruciale pour faire face à l’addiction : la prévention.
Face à la répression, la prévention peut pourtant se targuer de résultats probants à l’international. Une méthode certes de longue haleine, mais qui contraste avec les dérives autoritaires de certains gouvernements.
La lutte contre la drogue vaut par exemple à l’ex-président philippin Rodrigo Duterte des poursuites de la Cour pénale internationale. Pour finir, c’est aussi Nayib Bukele, (Salvador) qui se retrouve dans le viseur des ONG de protection des Droits de l’homme.