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Répression

Gérald Darmanin, nouvelle risée des trafiquants de drogue ?

Fou rire chez les narcotrafiquants. Pour lutter contre la vente de stupéfiants, le ministre souhaite… supprimer l’argent liquide.

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tête d'un cheval qui rit, de profil

Fou rire chez les narcotrafiquants. Pour lutter contre la vente de stupéfiants, le ministre de la Justice souhaite… supprimer l’argent liquide.

Non, ce n’est pas une blague. Lors d’une audition devant le sénat français, Gérald Darmanin explique que la fin de l’argent liquide pourrait aider à lutter contre le trafic de drogue. Une affirmation qui semble totalement dénuée de sens, mais au premier abord.

Et pour cause : depuis plusieurs années déjà, les dealers sont à la page des solutions de paiement numérique. De plus en plus de vendeurs acceptent ainsi les règlements en ligne. Ceux-ci permettent une meilleure discrétion physique. Malgré tout, les transactions restent souvent traçables, même en cryptomonnaie.

Les moyens de paiement numériques préférés des dealers

Parmi les alternatives que les narcotrafiquants préfèrent parfois au liquide, on retrouve :

  • les virements bancaires traditionnels (IBAN et SWIFT),
  • le transfert d’argent immédiat via les apps de type « néobanque » comme Monzo ou N26,
  • les apps de paiement mobile comme Lydia ou Venmo,
  • et les paiements en cryptomonnaie.

Il arrive aussi que certains dealers acceptent la carte bancaire. Mais ce genre de cas s’avère toujours assez rare. Et pour cause : il faut en général montrer patte blanche et disposer d’une immatriculation pour s’offrir un TPE en bonne et due forme.

Un coup d’épée dans l’eau ?

En somme, la nouvelle annonce du ministre de la Justice semble donc vaine. Tout comme celle d’une prison guyanaise qualifiée de « bagne », pour enfermer ensemble les trafiquants de drogue les plus dangereux. C’est aussi ce que propose Gérald Darmanin, décrié depuis par une bonne partie de la classe politique. Et par les habitants locaux.

Le souci, dans ce cas précis, c’est justement la concentration des cerveaux. En effet, il est difficile d’imaginer que les criminels n’en profiteront pas pour gérer au mieux leurs affaires depuis leur cellule, entourés des meilleurs talents. À moins de bafouer les Droits de l’homme, comme au CECOT du président Bukele.

En outre, rappelons que ce texte fondamental précise :

« Nul ne sera l’objet d’immixtions arbitraires dans sa vie privée » (article 12)

« Nul ne peut être arbitrairement privé de sa propriété. » (article 17)

« Toute personne, en tant que membre de la société, a droit à […] la satisfaction des droits économiques » (article 22)

Or, avec des transactions 100 % numériques, c’est bel et bien la confidentialité des utilisateurs qui est en jeu. Une monnaie « connectée » permettrait ainsi aux autorités d’épier plus facilement les transactions. Alors même que l’argument de la traçabilité est justement celui brandi par les officiels à charge contre la cryptomonnaie.

Il est, par ailleurs, bien plus facile de saisir de l’argent virtuel. Une pratique idéale lorsque les criminels sont basés à l’étranger. C’est souvent le cas des plus prolifiques, car les poursuites interbancaires entre différents états sont assez chronophages.

En somme, limiter l’accès à l’argent liquide pourrait effectivement rendre la vie plus difficile aux narcotrafiquants. Et donc, répondre à un véritable problème de santé publique : celui de la dépendance. Mais ce serait aussi bafouer les droits des citoyens. Tout en offrant une nouvelle solution de contrôle des masses, grâce à la possibilité de geler des avoirs à tout-va.

crédit de l’image à la une de cet article : © Unsplash / Dan Cook

Éditeur de Kanard. Journaliste tech durant 10 ans. Hôte d'événements centrés autour de la musique électronique depuis 2015.

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