L’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (EUDA) publie son état des lieux annuel. On y découvre une attention toute particulière portée sur la prolifération de nouvelles substances de synthèse. En résultent de nouveaux risques pour la santé, mais aussi de la violence côté narcotrafic.
En 2023, le Vieux Continent aurait aussi recensé plus de 7 500 overdoses impliquant les opioïdes. Une famille de drogues qui, on le rappelle, est à l’origine d’une crise sans précédent aux États-Unis. Nous saisissons donc l’occasion de revenir en détail sur les principaux chiffres de ce rapport.
178 cathinones
Dans son rapport, l’EUDA met en garde contre une famille de drogues de synthèse relativement récente. Il s’agit des cathinones. Parmi celles-ci, 7 nouvelles substances ont été détectées en Europe en 2024. Ce qui porte le nombre de molécules de ce genre surveillées par l’agence à 178.
Une en particulier est de plus en plus étudiée, en ce moment : le 2-MMC. Analogue de la méphédrone, il est souvent proposé par les dealers en lieu et place de sa cousine. On retrouve notamment cette drogue au cœur de nombreuses rencontres chemsex, en Europe. Au menu : un effet stimulant et euphorique.
Selon l’EUDA, de plus en plus de cathinones seraient produites en Pologne. Sur 53 laboratoires clandestins démantelés, 40 étaient en effet localisés dans le pays.
+ 581 % de saisies de cocaïne
Venue de l’Amérique du Sud, la cocaïne est de plus en plus populaire en Union européenne. Il s’agit également d’un stimulant, que l’on peut aussi bien apercevoir au travail que lors d’événements musicaux. Le prix a baissé de moitié en l’espace d’une trentaine d’années seulement.
Bien que permettant parfois d’améliorer les performances, la cocaïne peut être très dangereuse pour la santé. En outre, sa production est synonyme d’une série de violences inouïe au Mexique. Les cartels du pays sont les principaux importateurs de la poudre blanche à l’international.
Avec ceci, le rapport de l’EUDA évoque de nombreuses infractions à la législation sur les stupéfiants. Au total, rien qu’en 2023, on compte plus de 1 050 000 personnes inquiétées par la justice pour de tels faits. Malgré tout, les prises en charge efficaces en matière de santé publique restent insuffisantes.
Beaucoup de pays membres de l’UE continuent ainsi de miser largement sur la répression, voire de l’intensifier. C’est notamment le cas en France, en Hongrie ou encore en Roumanie. À l’inverse, l’Allemagne a récemment légalisé l’usage récréatif de cannabis, quand le Connecticut a fait de même avec la psilocybine. Il s’agit du principe actif des « champignons magiques » aux effets hallucinogènes.
Santé : 8 hommes pour 2 femmes en difficulté
Pour finir, l’EUDA met en avant des chiffres intéressants à propos de la prise en charge médicale des consommateurs. On y apprend notamment que près de 8 patients sur 10 sont des hommes. De nombreuses autres études tendant d’ailleurs à prouver que ce sexe est le plus touché par les problèmes de dépendance.
Heureusement, en Europe, il est possible de se faire aider et les structures d’accompagnement se multiplient. Au sein de celles-ci, certaines drogues sont d’ailleurs parfois utilisées en complément d’un suivi psychologique. C’est par exemple le cas de la kétamine, un dissociatif apprécié pour ses effets contre la dépression résistante.