Pour détecter des stupéfiants aéroportés, la méthode est simple à comprendre. Celle-ci consiste à extraire l’ADN qui flotte dans l’environnement, avec un petit aspirateur dédié. Il suffit ensuite d’analyser les molécules collectées.
Ce faisant, les chercheurs sont en mesure de recenser les différentes matières organiques en suspension de l’air. Parmi celles-ci, on retrouve de l’ADN de virus, de vertébrés, mais aussi de champignons hallucinogènes, de cannabis et de pavot somnifère. C’est en transformant l’un de ses alcaloïdes opiacés, la morphine, que l’on peut obtenir de l’héroïne.
Cette nouvelle méthode de détection de drogues pourrait intéresser de près les autorités de lutte contre la drogue. À ce jour, la police mise cependant principalement sur des tests de dépistage chimiques. Mais pour en profiter, il est souvent nécessaire de disposer d’un échantillon solide ou liquide. Notons tout de même qu’un kit permet aussi aux enquêteurs de détecter l’odeur d’un suspect dans une voiture qu’il aurait empruntée.
Identifier la présence de stupéfiants en suspension dans l’air, c’est donc un nouvel atout de taille face au narcotrafic. Mais pas seulement. En effet, l’aspirateur pourrait également aider à suivre à la trace certaines maladies qui se transmettent par voie aérienne.
En outre, cet ADNe (ADN environnemental) pourrait aussi participer à la protection de l’environnement. En détectant l’ADN d’espèces invasives, les scientifiques pourraient ainsi limiter leur propagation. Au profit des animaux et plantes endémiques, dans certaines régions.
La détection de drogues par ADNe n’en est qu’à ses débuts
Selon David Duffy, professeur à l’Université de Floride et à la tête de l’étude, ce dispositif n’en est encore qu’à ses balbutiements. D’ici à ce que les douanes et les agences antidrogue s’appuient sur la technologie, les narcotrafiquants ont donc peut-être de la marge.
Malgré tout, des institutions chargées de la sécurité de l’état considèrent parfois le trafic de drogue comme leur ennemi numéro un. Ce fut notamment le cas des Philippes sous l’ère du président Duterte. Il est, depuis, poursuivi par la Cour pénale internationale, dans le cadre de la même affaire.
Les systèmes numériques au service de la sécurité nationale sont en général difficiles d’accès et très chers. Des spywares comme Pegasus ou Graykey sont ainsi cantonnés à la lutte contre le terrorisme, la pédocriminalité ou le narcotrafic international. Mais des dérives existent, si bien que nous ne donnons pas cher de la peau des trafiquants face au petit aspirateur…